«Au nom de la Fédération Syndicale Mondiale, représentant aujourd’hui plus de 90 millions de travailleurs dans 120 pays, nous considérons que la situation de la classe ouvrière au niveau global ne cesse de se dégrader, a annoncé George Mavrikos, Secrétaire Général de la FSM au cours de son discours lors de la Session Plénière de la 103ème Conférence Internationale du Travail, le mardi 10 juin 2014.
Et de continuer : «La crise profonde et prolongée du système capitaliste engendre la pauvreté, le chômage et la souffrance pour les travailleurs et les gros profits pour les capitalistes. Nous sommes très inquiets de la montée des partis politiques néo-fasciste en Europe, du renforcement du racisme et de la xénophobie. C’est le devoir de tous les syndicats d’isoler les fascistes dans tous les secteurs et dans tous les lieux de travail.
Au même temps, les rivalités au sein du système impérialiste génèrent les guerres, les conflits, les interventions impérialistes. Nous pouvons nous arrêter sur les résultats de ces interventions en Libye, en Syrie, en Irak, en Afghanistan, en Ukraine et ailleurs.
Les impérialistes interviennent afin de gagner des sphères d’influence, des itinéraires de transport de l’énergie et de voler les ressources naturelles et économiques des peuples du tiers monde.
Telle est la situation aujourd’hui. Face à cette situation, comme FSM, nous voulons souligner – de la tribune de la 103 ème Session du CIT- les 5 points suivants:
Point n ° 1 : Nous appelons à la lutte contre le chômage. Le chômage tue les rêves des jeunes. Le chômage est un ennemi du mouvement syndical et un allié des capitalistes. La FSM a déclaré le 3 Octobre 2014 une Journée Internationale d’Action contre le chômage. Nous devons tous prendre part à cette lutte, avec un programme et des initiatives concrètes.
Point n ° 2 : Le droit de grève est en danger. Les gouvernements et la bourgeoisie ont leur propre lecture de la Convention 87. Leur but est d’abolir le droit de grève et de mettre en place des conditions qui rendent les grèves impossibles. Il est du devoir de chacun d’entre nous de défendre le droit de grève. La grève est une arme unique dans la lutte des classes et encore la meilleure de nos jours, surtout que les attaques contre les droits et les conquêtes des travailleurs sont constantes. C’est un droit inscrit dans la Convention 87 de 1948 et dans les lois nationales. Il est inadéquat d’adresser cette question à la Cour Internationale de la Justice à La Haye.
Point n ° 3 : Il ya un mois, le 13 mai 2014, à la ville de Soma en Turquie, plus de trois cents de nos frères ont péris car la mine où ils travaillaient n’avait pas les mesures de santé et de sécurité nécessaires. La soif de l’employeur pour plus de profits a tué plus de trois cents travailleurs.
Pour la FSM, la lutte pour les mesures de santé et de sécurité est une priorité fondamentale. Pour le mouvement international syndical de classe, la vie des travailleurs est le principe le plus important. Ainsi, la lutte pour les mesures de santé et de sécurité est une priorité absolue, cote à cote avec la lutte pour les salaires et la lutte contre le chômage.
Point n ° 4 : Aujourd’hui, alors que nous discutons ici à Genève lors de la 103ème session du CIT, des milliers de nos frères et de nos collègues sont emprisonnés. En Colombie 9500 combattants sont injustement emprisonnés. Parmi eux, le cadre de la FSM Huber Ballesteros, syndicaliste dans le secteur agricole. Au Paraguay, Rubén Villalba, cadre de notre filiale MOAPA, est en prison. Nous avons des persécutions des syndicalistes en Malaisie, au Kazakhstan. En Grèce, les grévistes de Helliniki Halyvourgia ont été condamnés en cour de justice. Au Chili, un lock-out est toujours en vigueur et les syndicalistes sont licenciés tous les jours. Au Pérou, les syndicalistes de la construction civile et d’autres secteurs sont menacés, attaqués et assassinés. Il ya quelques jours, les travailleurs contractuels en grève et leurs familles dans les usines Puttalam et Galle de la Société Holcim au Sri Lanka ont été attaqués par des voyous payés avec des épées et des bâtons pour avoir exercé leur droit de grève.
Nous demandons que l’OIT intervienne immédiatement pour la libération de Huber Ballesteros en Colombie, Ruben Villalba au Paraguay et de tous les militants emprisonnés.
Point n ° 5 : Chers amis, le dernier point que nous voulons souligner devant vous est le manque de représentativité à l’OIT.
Aujourd’hui, la FSM a 90 millions membres. Selon la représentation proportionnelle, elle devrait avoir 5 places, soient 5 membres titulaires au Conseil d’Administration. Ces sièges sont occupés par d’autres à travers des procédures antidémocratiques et non transparentes.
Ceci n’est ni une bonne image pour le mouvement syndical, ni pour l’OIT elle-même. Nous allons continuer à hurler. Nous continuerons la lutte pour la représentativité, la transparence et la démocratie jusqu’à la fin. Nous avons présenté à l’écrit et verbalement nos propositions concrètes au Directeur Général. Nous sommes ouverts et prêts pour une solution réelle et juste. Nous demandons le soutien de tout le monde dans cet effort que lors de la prochaine période va passer à de nouvelles formes.
Enfin, de cette tribune, nous envoyons un message internationaliste au peuple palestinien héroïque, au peuple cubain, aux peuples du Venezuela, de l’Équateur, de la Bolivie, du Liban et à tous les peuples et nous leurs disons que nous serons à leurs côtés avec un esprit fraternel et internationaliste.
Nous assurons les travailleurs du Portugal et de la Grèce que nous continuons à être à leurs côtés dans leurs différentes luttes contre les programmes d’austérité, contre la troïka, le FMI et l’UE « .