Ils font comme si de rien n’était pour continuer à servir l’Union européenne et les intérêts du capital.
Dès demain à Berlin, les dirigeants des organisations syndicales européennes membres de la CES se réunissent pour célébrer le congrès extraordinaire convoqué après le très grave scandale du Quatargate impliquant la haute direction de la CES et de la CSI.
Cependant, la corruption est absente des thèmes au centre du Congrès, aucune mention du scandale des 50.000 euros versés par des émissaires du gouvernement du Quatar à Luca Visentini, alors secrétaire général de la CSI, jusqu’en novembre 2022. Surtout, il ne semble pas y avoir de discussion à l’ordre du jour sur les raisons pour lesquelles le syndicaliste italien a pris cet argent : éviter toute critique, toute dénonciation du traitement reçu par les travailleurs engagés dans la construction des stades de la Coupe du Monde 2022 au Quatar. Avec des parlementaires européens et d’importants représentants d’ONG, la CES, par l’intermédiaire de Visentini, s’est engagée, en échange des 50.000 euros remis en liquide par deux hommes du gouvernement de Quatar, à éviter un jugement de condamnation de la Commission européenne qui aurait pu nuire à l’image construite autour de l’événement sportif.
Le syndicat jaune européen, qui ces derniers mois n’a publié aucun communiqué expliquant ce qui s’est passé, renouvelle aujourd’hui sa direction en présence d’Ursula Von derLeyen et de Nicolas Schmit, commissaire européen au oeuvre, à qui il remettra un syndicat formellement nettoyé mais désireux de poursuivre son travail d’accompagnement et complice du travail de l’Union européenne dans la destruction des droits syndicaux et sociaux des travailleurs européens.
Par ailleurs, dans une conférence organisée dans le cadre des travaux du congrès, la CES tiendra un débat intitulé « Les relations syndicales Est-Ouest pendant la guerre froide », confirmant sa loyauté atlantique et en pleine continuité avec la rupture des choix opérés en 1949 au sein de la Fédération syndicale mondiale par quelques-unes des plus grandes organisations européennes aux côtés de celles des États-Unis, dans une tentative pathétique et infructueuse d’exorciser le renforcement de la FSM, le syndicat international de classe, en Europe également.
Eurof-WFTU