Chers camarades, nous arrivons eu terme de nos travaux, le moment d’in tirer quelques enseignements ; Les multiples interventions de cette séance montrent bien combien les solidarités de lutte sont réalités dès lors que nous arrivons à mette en commun nos expériences, nos richesses : ces débats ne sont pas sans rappeler ceux de notre congrès de 2010 qui a donné naissance au blocage de l’ensemble des raffineries en France dans la bataille pour les retraites, une mobilisation d’un tel niveau que le gouvernement a eu recours à l’armée, la réquisition des travailleurs pour approvisionner les aéoroports notamment ; un acte sanctionné plus tard par l’OIT pour atteinte au droit de grève, mettant le symbole du pays des droits de l’homme en berne. L’issue de cette bataille comme l’a rappelé Manu à conduit à des avancées sociales dans la convention collective du pétrole.
Quelques mots sur les autres moments forts de nos travaux que nous avons eus, ensemble, durant ces 3 journées.
Avant ça, un grand merci à tous, merci aux organisations internationales qui ont partagé avec nous leurs expériences, leurs luttes, les défis à relever ensemble.
Merci aux militants CGT, ceux des organisations d’autres secteurs, territoires, comme ceux de la Fédération qui ont participé à ce moment fort, et qui ont enrichi, les travaux de ce colloque, par leur vécu, leurs expériences et leurs propositions aussi à partir de leurs combats.
Un grand merci aussi aux « petites mains », à nos camarades secrétaires administratives qui ont œuvré pour l’accueil de l’ensemble des participants, ainsi qu’aux interprètes qui ont permis nos échanges internationaux.
Les expressions convergentes de ces journées, ces témoignages montrent combien il y a urgence à changer la finalité de l’économie dans nos pays, développer les industries et disposer de services publics de qualité en matière d’éducation, de santé, d’énergie afin d’accroitre le progrès social, la démocratie telle est l’action syndicale au cœur de la lutte de classes qui oppose le capitalisme aux intérêts des salariés et des populations de nos pays respectifs.
Les travailleurs et leurs familles sont tués et massacrés en Syrie, en Irak, en Libye, en Ukraine et ailleurs : Partout dans le monde, ils sont victimes de stratégies guerrières qui visent tant à enrichir les marchands d’armement qu’à s’accaparer et à conserver les richesses des sous-sols.
Tous les moyens sont utilisés pour arriver à leurs fins, pour spolier les populations de leurs richesses de leur sous-sol en créant la misère, en contraignant certains parmi eux à chercher l’asile auprès de l’Europe où les gouvernements pourtant responsables et coupables de leur situation, les reçoivent avec des murs d’indifférence, des barbelés de rejet et d’exclusion.
Alors que certains célébraient, avec champagne, en 1989, le démantèlement du Mur de Berlin, combien de murs sont-ils érigés, aujourd’hui, contre la démocratie, les libertés ?
– Le Mur d’Alena qui sépare les USA du Mexique.
– Le Mur érigé par l’Etat d’Israël contre la Palestine, appelé « Mur de la Honte ». Rappelons qu’Israël refuse de reconnaître la Palestine et par ce fait, il rejette la reconnaissance du droit d’exister au peuple palestinien. Cet ETAT d’ISRAËL qui par ces actes oublie sa propre histoire au point de se comporter comme ses bourreaux d’hier pendant la guerre de 39/45. Le mur de l’apartheid est encore un combat pour la Palestine, un combat pour la démocratie.
– D’autres murs sont élevés dans le monde dont le Mur qui est construit par l’Etat de Bulgarie afin de bloquer l’accès aux réfugiés venant de la Turquie.
– Les barbelés édifiés en Espagne pour bloquer l’accès aux travailleurs migrants fuyant une misère subie dans leur pays, alors que les richesses de leur sous-sol servent, souvent les finances de quelques multinationales.
Des murs de racisme, d’exclusion émergent de plus en plus dans un monde de plus en plus menacé.
Des murs édifiés, idéologiquement, par des politiques d’opposition, de division de peuples, de leur culture et de leur religion et qui servent de terreau au développement des extrêmes les plus dangereux pour les libertés et les droits des salariés. Le « terrorisme noir » comme le disent si bien les camarades Egyptiens.
Mais des extrêmes qui expriment la haine il y en a d’autres, le rejet de l’étranger, et du musulman dans d’autres pays se développe dangereusement en EUROPE.
Des extrêmes qui ont pour point commun de cultiver les fractures entre les peuples, les oppositions sur lesquelles le système capitaliste aménage l’exploitation.
Ces extrêmes utiles et utilisées par le capital, servant à diviser mais aussi de filet de protection à leurs privilèges: des outils qui visent à empêcher l’unité, le rassemblement de toute la classe ouvrière dans sa lutte pour changer l’économie, pour un partage des richesses, au service de la population.
Chers Camarades,
Nous sommes, aujourd’hui, face à un défi d’une dimension nouvelle au regard des enjeux :
– La paix, la démocratie et les libertés individuelles et collectives sont menacées par une stratégie capitaliste mondiale qui restructure ses monopoles financiers, génère des guerres qui peuvent s’étendre à l’échelle mondiale.
La lutte des classes n’est en ce sens pas un choix mais une responsabilité lucide à assumer face à ces monopoles financiers qui entendent diriger les états, asservir les peuples pour leurs exigences.
Les milliards de profits tirés du travail salarié n’alimentent pas la sphère des investissements d’avenir mais vont rétribuer essentiellement la rémunération de l’actionnaire.
En France, chaque année, les aides publiques versées aux employeurs représentent 240 milliards d’€, soit plus de la moitié des salaires annuels des 16 millions de travailleurs du privé.
Ce n’est la trvail qui est un coût, C’est le capital.
Les seuls rachats d’actions des sociétés, en 2014, ont représenté 503 milliards d’euros contre 146 milliards d’euros en 2009, alors qu’il y a tant de besoins à satisfaire et tant d’investissements utiles à l’industrie pour l’amélioration des services publics, la vie de la population… etc.
Le syndicalisme de classe que nous portons ne peut s’accommoder et se contenter de quelques miettes récupérées comme le font d’autres organisations réformistes qui négocient à longueur d’année dans les salons dorés, l’avenir des travailleurs, et souvent à reculons.
Penser que les revendications des travailleurs seront gagnées par le « dialogue » avec le patronat est une utopie adoubée d’un mensonge.
Je veux partager avec vous le fait de considérer ces 3 journées non seulement riches par les diverses expressions mais comme un engagement d’avenir dans le travailler ensemble de manière plus durable, appelant à renouveler ces moments de mise en commun, de partage pour construire un rapport de forces efficace en opposition au rouleau compresseur libéral.
Comme nous l’a rappelé le camarade de ZAMBIE, au-delà du partage et de débats, il faut travailler ensemble, décider de quelles luttes solidaires communes engager ensemble, ce doit être cela à notre sens notre objectif central : Pourquoi pas une action le même jour dans nos secteurs industriels communs portant des revendications communes tel que celles liés à l’exigence d’investissements utiles pour le développement de nos industries, des emplois, des salaires, améliorant nos conditions de travail, la santé, sécurité des travailleurs ??
Pour information, le 2 juin la direction fédérale a d’ores et déjà décidé, au regard de notre situation, d’une action nationale avec grèves et dépôts des revendications dans les entreprises début octobre portant l’exigence d’augmentation des salaires et de développement de l’emploi industriel : Notre assemblée générale de l’ensemble des syndicats qui se tiendra le 8 septembre dans cette même salle arrêtera le jour en fonction d’éventuelles dates interprofessionnelles afin qu’elles se complètent. Amener les travailleurs à la grève pour porter les revendications est incontournable pour gagner ; il faut arrêter la machine à profits si on veut que nos revendications soient satisfaites. Une journée donc qui peut rassembler l’ensemble des organisations présentes à ce colloque.
Nos débats ont pointé beaucoup d’attentes, du besoin de développer un syndicalisme de classe à partir d’analyses portant des alternatives pour changer la société face à des pouvoirs politiques soumis à la dictature des multinationales.
Nos débats ont pointé avec justesse combien cette matière première que représente le pétrole est au cœur de problématiques qui portent atteinte à la paix, générant guerres et convoitises.
Une matière première essentielle pour l’avenir, pour la chaine de valeurs industrielle de la pétrochimie, la chimie, le médicament.
Une matière première dont l’extraction se réalise sans respect pour l’environnement des salariés, des populations, du territoire, vendue à des prix fous fixés par un marché financier sans corrélation ni avec les dépenses réellement engagées, ni avec les besoins de la population à satisfaire.
Une matière première qui non seulement est spoliée par des compagnies multinationales sans que cela serve les intérêts des peuples mais qui à l’inverse travaillent au maintien de la misère pour mieux bloquer des alternatives qui porteraient atteinte à leurs profits.
Nos débats font état aussi de ce système international capitaliste créant la sous-traitance du travail généralisée causant insécurité, précarité, surexploitation, baisse des salaires : Une proposition est faite à la FSM pour l’organisation d’un colloque sur la sous-traitance, une idée intéressante qui nous permettrait d’aborder plus en profondeur les organisations du travail dans nos pays respectifs, de dégager des revendications communes sur la question, bref, dépasser les généralités pour reprendre le propos d’un camarade et travailler le concret sur le vie du travailleur dans l’entreprise: La FNIC est bien entendu disponible pour aider à réaliser ce programme s’il est décidé.
Au-delà des constats, beaucoup d’interventions portant des propositions d’avenir, de développement, montrant une CGT, une FSM offensive avec force de propositions comme l’on illustré un certain nombre de combats.
Il a souvent été réaffirmé que L’énergie doit être un bien commun libérée des financiers ; Que L’énergie doit être un droit pour chaque homme et femme dans le monde, et non une manne financière pour quelques milliardaires. Que les besoins à couvrir dans le monde sont tellement vastes que le problème n’est pas d’opposer les diverses énergies existantes mais de produire dans le respect de la santé des salariés, de la population, de l’environnement, exigeant force d’investissements pour répondre à ce défi mondial.
Le débat a pointé combien notre syndicalisme est porteur de revendications, de propositions d’avenir sur ces enjeux d’énergie, de transports avec notamment l’hydrogène qui diminuerait rapidement la pollution dans les villes qui porte atteinte à la santé : La Fédération est pleinement engagée dans ce combat sur cette proposition et en fera un point central dans les débats qui se tiendront à la fête de l’humanité en septembre.
Et au cœur de ces défis soulevés par nos débats sur nos industries, ce sont des choix de société, de démocratie, de droits pour les peuples :
Dés défis qui exigent un syndicalisme de classe par son analyse, un syndicalisme honnête par la démocratie qu’il porte en son sein avec l’implication, l’intervention des salariés au cœur; Un syndicalisme qui à l’inverse du réformisme ne décidera pas à la place des travailleurs en négociant dans leur dos avec le patronat ou gouvernement des reculs sociaux qui seraient engagés au nom de concurrence, en réalité la compétitivité des capitaux financiers dans une guerre interne au capitalisme.
Changer la société, libérer son économie pour servir les besoins de la population sont des dimensions au cœur de notre syndicalisme, exigeant donc partage de richesses et non de miettes, exigeant droits et libertés individuelles et collectives.
Au-delà de l’appropriation publique des industries, sous forme de nationalisation ou même de pôle public de tel secteur par exemple, il nous faut tenir compte du passé, de ces nationalisations des pertes à payer pour les peuples et des profits accaparés par le privé.
En réalité, ce qui est posé c’est la question de qui décide de quoi ? Une industrie, des services publics au servie de qui ? Pour le fris des marchés, des multinationales, ou pour les besoins des salariés, des populations ? C’est là une question de démocratie.
Une démocratie qui ne sauraient se limiter à un vote, à un bulletin dans une urne tous les 4/5 ans tel que le font les gouvernements européens et autres qui se passent le pouvoir par alternances politiciennes avec toujours les multinationales au gouvernail pour décider des lois:
La démocratie à conquérir, elle se situe, elle commence sur le lieu de travail, par des droits pour les salariés dans l’entreprise : Avec force, virulence, il nous faut dénoncer ce pouvoir féodal du droit de propriété à l’entreprise.
A une époque où beaucoup parlent de « dialogue social », certains utilisant même ces valeurs pour engager des interventions militaires, tel des donneurs de leçons du vieux continent, oubliant leur passé colonialiste, cette question de démocratie doit être au cœur de nos combats :
Il ne peut y avoir de démocratie réelle dans un pays tant que les salariés seront un n° de matricule dans l’entreprise, tant qu’ils travailleront sous le régime de la peur de perdre son emploi, de ne pas pouvoir exprimer librement leurs idées.
Il ne peut y avoir de démocratie sans droit ni liberté individuelle collectives et d’un haut niveau.
Des droits et des libertés dans l’entreprise, dans l’atelier ou dans le service où on exprime son avis sur son travail et son organisation afin de peser et de décider des choix à faire pour améliorer ses conditions de travail et de vie dans l’entreprise.
Des droits et des libertés pour le syndicalisme représentant les travailleurs avec un droit de véto pour bloquer tout projet nocif pour l’emploi ou l’avenir du potentiel industriel.
Des droits et des libertés au niveau du territoire, de l’entreprise devant rendre des comptes à la collectivité dans laquelle elle s’est implantée, s’est développée grâce aux services publics, aux savoirs des salariés.
Des droits pour interdire le dumping social, environnemental, et fiscal, véritable système d’esclavagisme moderne qui vise sans cesse à exploiter dans des conditions inhumaines le travail salarié et, souvent, le travail des enfants.
En partant du principe de base que tout produit, tout service a une valeur sociale et non une valeur marchande fixée par le marché capitaliste : définir une valeur sociale, un socle économique sur des valeurs sociales est essentiel pour mettre fin à cette logique financière mortifère pour les droits, la santé des travailleurs et développer des échanges mutuellement avantageux.
Le développement industriel doit se réaliser au plus près des besoins des populations dans les territoires et dans le pays.
Il faut stopper ces gâchis humains, environnementaux consistant à faire traverser aux marchandises des continents afin de servir les profits des multinationales.
Voilà chers camarades nous arrivons à l’issue de nos travaux, et au pied du mur pour demain les développer dans nos activités militantes.
Chers camarades, les jeunes CGT de notre fédération ont pour mot d’ordre « l’avenir appartient à ceux qui luttent. Ceux qui ne le font pas ont déjà perdu » : Nos travaux ont réaffirmé notre engagement dans ce combat de classe, de masse, faisant esprit, de lucidité, de responsabilité.
J’adresse au nom de tous les militants de la Fédération un bon retour, un au revoir dans les luttes que nous sommes amenés à partager dès demain, un combat empreint de justice, de démocratie.