Le 3 juin, le Secrétariat de la FSM a émis la déclaration de protestation suivante à l’ONU et à l’OIT, contre la répression exercée par le gouvernement étasunien contre les manifestants.
États-Unis: La FSM proteste face à la répression du gouvernement étasunien contre les mobilisations des travailleurs
La Fédération Syndicale mondiale (FSM), qui représente plus de 100 millions de membres qui vivent, travaillent et se battent dans 130 pays à travers le monde, exprime sa vive protestation contre la répression brutale déclenchée par l’État étasunien contre les travailleurs et les les gens du pays qui sont dans les rues pour protester contre le racisme, la répression et la violence policière ces derniers jours.
Ces marches, qui ont éclaté comme une expression juste de l’indignation du peuple et des travailleurs des États-Unis après le meurtre par la police de George Floyd, un Afro-américain de 47 ans, sont brutalement réprimées par les autorités américaines, fédérales et étatiques. Dans le même temps, alors que les salariés, les chômeurs et les retraités américains subissent les conséquences de la pandémie de COVID-19 dans un pays connaissant une grave pénurie de matériel médical, de ventilateurs et d’infrastructures de santé publique, les dirigeants étasuniens préfèrent intensifier la répression contre le peuple qui proteste.
Jusqu’à présent, il y a eu plus de 5 600 arrestations survenues lors de centaines de manifestations dans plus de 80 grandes villes des deux tiers des États du pays; Dans le même temps, de nombreuses plaintes d’organisations internationales dénoncent des méthodes de répression militarisée sans précédent, tandis que les forces de police utilisent de puissants équipements anti-émeutes et des armes à usage militaire, notamment des matraques, des gaz lacrymogènes, du gaz poivré et des projectiles caoutchouc contre des manifestants, de simples passants ou même des journalistes. En outre, parmi les milliers de plaintes déposées contre la conduite des départements de police ces derniers jours, il a été signalé qu’à New York, certains policiers ont conduit leurs voitures contre les manifestants rassemblés.
Cette férocité sans précédent et la violence brutale utilisée par les forces répressives étasuniennes constituent une provocation contre le mouvement syndical international regroupé dans les rangs de la FSM; ils constituent également une violation manifeste de toute notion de droits civils et de libertés démocratiques tels que ratifiés et reconnus par les conventions internationales.
En ce sens, la FSM exprime sa profonde préoccupation quant à la nécessité de protéger les travailleurs qui protestent ainsi que face à la violation du droit du peuple américain de se réunir, de tenir des réunions publiques et des manifestations, notamment si on tient compte de nombreuses décisions de la Comité de la liberté syndicale de l’OIT ainsi que plusieurs documents internationaux fondamentaux, tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966.
La FSM appelle les organisations internationales à prendre des mesures directes et des initiatives concrètes pour enquêter sur les phénomènes de violence raciste et de répression contre les travailleurs étasuniens, en enquêtant de manière approfondie sur les plaintes contre l’arbitraire policier. Pour notre part, nous nous engageons à internationaliser la question et à entreprendre toute initiative nécessaire au niveau institutionnel pour protéger la vie, la santé et les droits des travailleurs.
Le Secrétariat de la FSM