Avant de commencer mon discours, je voudrais tout d’abord remercier l’UD CGT-13 de nous accueillir aujourd’hui ici à Marseille, et dans le même ordre d’idées, je voudrais vous souhaiter à tous et à toutes la bienvenue au 4ème Congrès Mondial de la Jeunesse Ouvrière du Comité de la Jeunesse Ouvrière ; Nous avons l’ambition que ce congrès élargisse le prestige, l’influence et le pouvoir organisationnel de notre Fédération et rende notre intervention encore plus visible et essentielle dans tous les domaines liés aux conditions de vie et de travail de la jeunesse ouvrière d’aujourd’hui. Les excellentes conditions créées par nos camarades français sont la garantie que notre congrès sera réussi et à la hauteur des attentes des millions de travailleurs représentés par la FSM dans le monde.
Chers camarades,
Le monde traverse une période où l’hypocrisie, le cynisme et le caractère inhumain de l’impérialisme se révèlent une fois de plus dans toute leur majesté. Le massacre et le génocide des Palestiniens de Gaza se poursuivent sans relâche avec le soutien et l’encouragement des États-Unis, de l’Union européenne et de leurs alliés.
Dès le début, la FSM a courageusement mis en lumière la cause profonde de l’instabilité, de la violence et de l’agitation en Palestine et au Moyen-Orient en général. Cette cause profonde n’est autre que l’occupation et la colonisation israéliennes, l’usurpation des droits du peuple palestinien, qui dure et s’intensifie depuis des décennies.
Nous sommes fiers parce que, sous le drapeau de la FSM, des millions de travailleurs dans des dizaines de pays du monde entier se sont mobilisés en solidarité avec le peuple palestinien.
La FSM a émergé des cendres de la guerre la plus destructrice de l’histoire de l’humanité. Dans un an, en 2025, nous célébrerons les 80 ans de la fondation de notre Fédération ;
80 ans de lutte continue et ininterrompue pour les droits des travailleurs, pour la justice et le progrès social, contre toutes les formes de discrimination, contre les guerres et les interventions impérialistes.
80 ans de solidarité et d’internationalisme ;
C’est dans le même esprit de classe et de cohérence anti-impérialiste que nous continuons aujourd’hui.
La lutte pour la paix a pour nous un contenu spécifique. Elle signifie avant tout une lutte pour le démantèlement de l’OTAN et de toutes les coalitions militaires, une lutte pour défendre le droit de chaque peuple à choisir la voie de son développement économique et social sans interventions, sanctions, blocus et guerres économiques. Contre la politique des deux poids, deux mesures, où le droit international finit par être, dans la pratique, le droit des puissants.
Nous vivons une période où les droits et les acquis des travailleurs sont sévèrement attaqués, caractérisée par la généralisation et l’aggravation de la crise capitaliste, l’élargissement dramatique des inégalités sociales et de nouvelles attaques sévères contre les libertés démocratiques et syndicales.
Le coût élevé de la vie et l’inflation sapent brutalement le niveau de vie des travailleurs et des retraités.
Les contrats individuels, les privatisations, l’externalisation, le télétravail et la « location de services » ne sont que quelques-unes des formes prises par cette dure attaque néolibérale.
Des acquis sociaux majeurs tels que la sécurité sociale et les soins de santé publics sont privatisés, tandis que l’augmentation autoritaire et arbitraire de l’âge de la retraite se poursuit méthodiquement.
Les travailleurs n’acceptent pas passivement l’attaque néolibérale capitaliste, antipopulaire et anti-ouvrière. Malgré la suprématie du capital et de ses représentants politiques en termes de moyens et de mécanismes de manipulation de l’opinion publique, malgré les chantages et les méthodes d’intimidation mis en œuvre ouvertement ou secrètement dans toutes les régions du monde, les travailleurs refusent de payer la facture de la crise capitaliste et résistent. Encadrés par des syndicats de classe, ils choisissent la voie de la lutte pour la défense de leurs droits syndicaux, sociaux et politiques.
Avec des mobilisations militantes dans le monde entier, ils exigent un travail assorti de droits, garantissant la satisfaction de leurs besoins contemporains. Sécurité sociale, conditions de santé et de sécurité au travail, éducation publique gratuite pour tous, vie digne pour les retraités et les personnes âgées, possibilités de temps libre créatif et de qualité.
L’intensification de la répression étatique et de l’autoritarisme est la réponse des gouvernements bourgeois aux justes revendications populaires ; malheureusement, très souvent avec la coopération ou la tolérance des dirigeants syndicaux et des syndicats jaunes qui ont capitulé.
Il est évident que les employeurs et les gouvernements tentent de manipuler les luttes des travailleurs en plaçant leurs espoirs et en s’appuyant sur le rôle des syndicats jaunes et des dirigeants qui ont capitulé.
Pour nous, ce n’est pas une surprise que le cas de Luca Visentini, le secrétaire général de la CSI arrêté pour le fameux scandale de corruption, ait été traité si généreusement par les médias en Europe, ni la façon dont la CSI elle-même a traité son cas. Cela confirme simplement que l’adhésion des dirigeants de la CSI et de la CES aux politiques néolibérales et anti-ouvrières, l’absence de réaction substantielle de leur part, coexistent clairement avec la corruption et l’utilisation des positions syndicales à des fins étrangères aux intérêts de classe des travailleurs.
Chers camarades,
Après une période assez longue de restriction forcée de nos activités en raison de la pandémie de COVID-19, il ne fait aucun doute que le 18e Congrès de la FSM à Rome a donné une impulsion majeure à tous les aspects de notre action.
Par la Déclaration de Rome, nous avons non seulement réaffirmé le caractère anti-impérialiste, anticapitaliste et antifasciste de la FSM, son attachement aux principes et aux valeurs de la lutte des classes et son engagement non négociable à défendre le fonctionnement autonome et démocratique des syndicats, loin de la bureaucratie, du carriérisme et de la corruption, mais nous avons également défini un cadre clair de priorités qui constituent une ligne directrice pour l’action du mouvement syndical mondial de classe.
L’une des orientations les plus importantes données par le Congrès de Rome est la nécessité de poursuivre et d’intensifier notre action pour nous rapprocher encore plus des besoins et des revendications de la nouvelle génération de travailleurs, de développer et de réactiver le Comité et d’organiser le 4ème Congrès mondial des jeunes travailleurs pour donner un nouvel élan à cet effort.
Aujourd’hui et demain, ici à Marseille, nous mettons en œuvre cette orientation. Le comité que nous formerons lors de ce congrès aura pour tâche de coordonner notre action en matière d’organisation et de participation des jeunes aux luttes syndicales, de préciser les orientations de la FSM au sein de la jeunesse ouvrière, de mettre en évidence les problèmes spécifiques et les priorités particulières de la jeunesse ouvrière.
Le comité aura pour tâche de travailler contre les conceptions et les orientations de la collaboration de classe, de renforcer l’orientation de classe des syndicats en dénonçant le rôle de la CSI, des syndicalistes qui ont capitulé et des syndicats jaunes qui, au lieu de travailler à l’émancipation des travailleurs de l’exploitation, travaillent à intégrer les syndicats dans le système et à embellir et couvrir l’exploitation.
Il ne fait aucun doute que les jeunes font partie des groupes de travailleurs les plus vulnérables, confrontés à de dures attaques anti-travailleurs et impopulaires ;
Les jeunes travailleurs sont surreprésentés dans le chômage de longue durée, ce qui conduit à la marginalisation et à l’exclusion sociale, à l’appauvrissement et à l’insécurité de l’emploi, ainsi qu’à la surexploitation des formes d’emploi dites flexibles, qui prive les jeunes d’espoir et de perspectives.
Aujourd’hui, les jeunes ont grandi dans des crises capitalistes successives qui ont sapé non seulement leurs droits sociaux et du travail, mais aussi les valeurs et la morale de la société dans laquelle nous vivons.
Sans surprise, de larges secteurs de la jeune génération sont dominés et caractérisés par la frustration, le désespoir et la colère dans une société dévastée au cours des dernières décennies par l’instabilité, l’austérité et une régression désastreuse des droits et des conditions de vie et de travail.
Notre tâche, la tâche du mouvement ouvrier de classe, est précisément de ne pas laisser la frustration, le désespoir et la colère justifiés des jeunes travailleurs se transformer en fatalisme et en marginalisation sociale, et encore moins en racisme et en obscurantisme social, mais de les transformer en volonté et en détermination à s’organiser et à agir, ce qui est objectivement le seul moyen de changer les choses et de renverser les réalités existantes de la misère, de l’exploitation et de l’injustice sociale. Soutenir, renforcer et créer de nombreux nouveaux syndicats, y intégrer les jeunes et leur donner des rôles et des espaces de participation active et essentielle.
Nous devons exprimer notre appréciation pour le fait que, malgré les grandes difficultés, le comité élu à Rome en 2017 a de l’action et du travail à démontrer. Bien sûr, la période difficile du COVID-19 pour nous tous a créé de sérieux obstacles objectifs à la réalisation des objectifs et du plan d’action de ce comité dans la mesure où nous le souhaitions.
Nous pouvons et devons nous appuyer sur les actions réalisées jusqu’à présent et faire de cette conférence un nouveau départ qui donnera un nouvel élan à notre travail parmi les jeunes travailleurs.
Par le dialogue, l’échange d’expériences et les conclusions tirées de nos luttes, avec l’expérience de nos actions, nous pouvons faire de ce congrès un nouveau point de départ pour le travail et la lutte en faveur des jeunes travailleurs et des syndicats de classe dans le monde entier.
Former et éduquer les jeunes syndicalistes, les aider à prendre conscience des idées révolutionnaires, à en apprendre davantage sur l’histoire du mouvement ouvrier, les doter des outils et des compétences nécessaires pour être mieux préparés et plus efficaces dans la lutte d’aujourd’hui ;
Plus efficaces dans les luttes d’aujourd’hui pour la défense et l’expansion des droits ouvriers.
Tel est le contenu de l’action que nous aspirons à donner au Comité de la jeunesse que la FSM a créé.
Car l’avenir de notre mouvement, l’avenir du syndicalisme de classe et de la lutte de classe repose inévitablement sur les épaules de nos jeunes syndicalistes.
Chers camarades,
Nous luttons dans des conditions très difficiles et souvent très dures. Contre des ennemis qui ont des moyens incroyables, qui n’hésitent pas à avoir une cinquième colonne à leur service dans les rangs syndicaux.
Mais nous sommes optimistes. Nous avons confiance dans les décisions et dans l’orientation de la classe ouvrière. Nous avons confiance dans les décisions et l’orientation de la nouvelle génération. Lorsque la classe ouvrière prend conscience de sa position et de son rôle dans le progrès de la société, lorsqu’à travers ses petites et grandes luttes quotidiennes, elle prend conscience de son pouvoir et comprend sa mission historique, elle devient une force invincible.
L’arme de la classe ouvrière est la solidarité et l’internationalisme.
Grâce à nos luttes unies et organisées, le système qui génère la crise et reproduit l’exploitation peut être vaincu. Un monde sans guerres ni interventions impérialistes, sans exploitation ni discrimination, un monde où le travail sera permanent et stable, réglementé et sûr, est réalisable.