Le Cameroun à l’instar des autres Pays du monde est frappé de plein fouet par la pandémie à coronavirus, les derniers statistiques montrent que 84.210 cas ont été recensés, le total des décès cumulés est de 1.357, les services de santé annoncent la variante Delta au Cameroun. La pandémie a traversé le seul cap de problème de santé publique et devenu un problème économique qui a un impact négatif sur le monde du Travail.
A la pandémie, s’ajoutent les différentes crises sécuritaires :
- Au Nord et Extrême-Nord, les attaques terroristes avec de nombreux morts ;
- A l’Est, la rébellion venue de la République Centrafricaine ;
- Au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, la crise anglophone avec des revendications sécessionnistes.
Le Cameroun a perdu son atout d’havre de paix pour des foyers de tensions qui ont déjà fait plus de 80.000 morts.
SITUATION DES TRAVAILLEURS:
Les crises sécuritaires, la pandémie à coronavirus ont complètement déstructuré le tissu économique du Pays déjà fragile. Le monde du Travail paie le plus lourd tribut par :
- la fermeture de plusieurs entreprises depuis 2016, le plus gros employeur, la CDC qui produit le meilleur Thé camerounais et qui comptait plus de 8.000 travailleurs est pratiquement à l’arrêt, et les travailleurs ont connu des départs sans paiement des droits ; et parce que située en zone de crise, des dizaines des travailleurs de la CDC ont été assassinés ;
- les licenciements abusifs pour cause de Covid-19 ont mis dans la rue près de 12.000 travailleurs ;
- la couverture sanitaire des travailleurs atteints de Covid-19 n’a pas toujours été assurée malgré les mesures gouvernementales ;
- les femmes qui constituent 90% dans l’économie informelle ont vu leurs activités s’arrêter à cause des mesures prises par le Gouvernement sans compensation, ni contrepartie.
La survenance du Covid-19 a trouvé un mouvement syndical confronté à une volonté politique avérée de détruire l’essence même de l’action syndicale :
- les manifestations publiques même déclarées sont interdites par les autorités administratives ;
- les revendications sont considérées comme une atteinte à la stabilité de l’Etat ;
- les Syndicats sont systématiquement enlevés de toutes les commissions qui appellent au respect des droits de l’homme.
- les familles les plus vulnérables sont passées de la pauvreté à la misère ;
- l’Etat de droit s’est considérablement détérioré ;
- la justice n’est rendue qu’à l’épaisseur du porte-monnaie ; la corruption s’est accentuée ;
- les maladies liées au stress et à l’angoisse ont sensiblement augmenté.
Le Cameroun présente aujourd’hui une figure très contrastée :
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- la grande masse qui travaille dur, mais qui s’enfonce dans la misère ;
- une minorité qui s’engraisse et s’enrichie par la gabegie, la corruption et les détournements des deniers publics.
Le Mouvement Syndical Camerounais se meurt. La pandémie à Covid-19, les crises dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Pays, les incursions des bandes armées dans l’Extrême-Nord, le Nord et l’Est sont des prétextes pour le Gouvernement afin de restreindre de plus en plus les libertés, ainsi que l’exercice de ces libertés. Le Cameroun glisse chaque jour dans un Etat de Non-Droit où la moindre revendication devient une atteinte à la sureté de l’Etat.
Faire des activités syndicales dans ces conditions, relève du suicide. Néanmoins, les Syndicats essayent avec beaucoup de prudence de remplir leurs missions.