Le 28 avril 2014 est un jour de référence dans la défense de la santé et la vie de la classe ouvrière. Depuis qu’il est déclaré comme journée internationale, il est devenu une journée de souvenir et d’hommage à toutes les victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Mais pour la FSM, le plus important ce jour-là, c’est de dénoncer et d’organiser la lutte pour la défense de la santé et de la vie de la classe ouvrière. Pour cela, nous disons que chaque jour doit être un 28 avril. C’est pourquoi, chaque jour, notre engagement dans cette lutte doit être clair et résolu. Selon les estimations de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), on dénombre chaque année, 2,34 millions de morts, 321000 sont dues à des accidents du travail et 2,02 millions à des maladies professionnelles. Ce qui suppose que toutes les 13 secondes, une ouvrière ou un ouvrier meurent des conséquences de son travail.
Parce que bien que les accidents du travail, les maladies professionnelles ou autres problèmes de santé liés au travail semblent être le fruit du mauvais sort ou de la fatalité et qu’ils arrivent comme quelque chose d’intrinsèque au travail, nous, à la FSM, savons clairement qu’il n’en est rien. Les morts, les maladies et/ou les accidents que subissent les travailleurs n’arrivent pas par hasard mais sont causés.
Les causes n’en sont que trop connues et dénoncées syndicalement, et sont principalement liées à des raisons structurelles telles que la précarité, travail saisonnier, la sous-traitance, le travail au noir, défaut de contrôle, défaut de législation, défaut de système de santé et sécurité sociale publiques, gratuites et de qualité, absence de droit du travail et de représentation syndicale, exploitation etc… Il en va de même avec les risques comme l’exposition à une multitude d’agents chimiques dangereux, cancérigènes, l’amiante, la silice, les rythmes de travail, les postures forcées, la manutention manuelle de charges, les chutes depuis des hauteurs, machines inadaptées et plus encore.
Aux problèmes que nous rencontrons dans la majorité des cas, il en ressort qu’il serait très simple de mettre en place des solutions préventives, techniques et organisationnelles. La connaissance existe, les risques nous sont connus ainsi que les solutions pour les réduire, et malgré cela, aucune prévention n’est faite. Et bien que dans chaque état, il existe des différences, en pratique, ce qui se retrouve derrière chacune d’elles, c’est l’exploitation capitaliste. En définitive, c’est un modèle productif qui privilégie le bénéfice économique d’un petit nombre au détriment de la santé et de la vie du plus grand nombre.
Cette situation n’est pas fortuite et répond à l’une des expressions plus claires expliquent la division sociale en classes et la lutte des classes, c’est-à-dire, son reflet dans la mortalité de la population. L’inégalité sociale est le trait caractéristique de la vie dans le système capitaliste. Nous savons depuis très longtemps que la pauvreté affecte la santé et que les personnes pauvres tombent plus souvent malades et meurent plus tôt que les personnes riches : nous les pauvres, souvent malades, vivons moins bien, moins longtemps que les classes dominantes.
Le travail est un élément structurel qui détermine les inégalités sociales et par là les inégalités au niveau de la santé. Le travail, son absence, sa nature et ses conditions d’exercice, sont des éléments déterminants pour les conditions sociales, les droits et l’état de santé de la population. L’effet du travail n’est jamais neutre, il génère santé ou maladie. On ne peut pas cacher l’origine sociale de la causalité liée à l’exploitation par le travail, la misère et l’angoisse des classes populaires, et tout au long de l’histoire, en transformant seulement la société, il a été possible d’intervenir efficacement sur les origines de la maladie et de la mort.
Et cette réalité est plus criante, s’il est possible de l’être plus, quand la seule sortie de crise que la bourgeoisie et ses gouvernements envisagent, est une guerre sociale sur tous les fronts contre la classe ouvrière et les peuples du monde. Et cette guerre occulte, ajoutée aux milliers de guerres militaires et environnementales en cours, implique destruction, maladie et mort. Il faut que soit bien gravé dans la conscience de classe que chaque mort, chaque malade ou invalide sont les victimes du crime organisé par le capitalisme, face auquel seule la lutte et la force de la classe ouvrière tiennent.
C’est pour cela qu’à la FSM, nous lançons un appel pour qu’à partir de cette journée du 28 avril, nous renforcions notre engagement à défendre la santé et de la vie de la classe ouvrière, pour que nous continuions la lutte en résistant et en organisant les consciences, dans chaque état, chaque village ou ville, chaque entreprise ou chaque organisation syndicale, afin de construire une véritable alternative, pour changer d’orientation et construire un modèle différent, défendant une autre voie de progrès et dans lequel la santé et la vie de la classe ouvrière soient l’axe vertébral des politiques et le modèle des relations sociales et professionnelles, une société sans l’exploitation de l’homme par l’homme.